27 Mai 2015 - Boss académie : Premier concours télévisé sur l’entrepreneuriat au Bénin

Logo Boss AcadémieInitiée en 2012 par l’opérateur économique Conrad Gbaguidi, l’association Boss académie regroupe aujourd’hui plus de 70 jeunes porteurs de projets et jeunes chefs d’entreprises qui reçoivent des formations et le suivi nécessaire pour mener à bien leurs activités. Son mode opératoire est le concours Boss académie qui est à sa 2ème édition.

La Boss académie, c’est une idée d’entreprise pour promouvoir des idées d’entreprises. Loin d’être un simple concours, elle est un cadre de concertation, d’échange, de formation et de suivi d’une multitude de jeunes à la quête de la force d’entreprendre. « L’entrepreneuriat, c’est la création de la valeur qui est la clé du développement. Étant donné que le développement selon moi, c’est la jeunesse et l’initiative privée, il est nécessaire de la motiver à la création d’entreprise. C’est ce que mes associés et moi faisons à travers cette association », confie Conrad Gbaguidi, initiateur de Boss académie. En effet, les années d’expérience dans l’entrepreneuriat lui ont permis de comprendre que la problématique de la création d’entreprise n’est pas toujours abordée comme il le faut. Ainsi, sa vision est de toucher le plus de jeunes possible, à travers ce concours télévisé.

Comme si les jeunes béninois avaient soif d’une telle opportunité, ils se sont manifestement mobilisés. « Je regardais la télévision en septembre 2012 quand le spot publicitaire est passé. Alors, j’ai choisi d’y participer avec mon projet de production de jus de fruits », confie César Akohoué, lauréat de la 1ère édition et dont l’entreprise a été créée grâce à la Boss académie. Ce concours enrégistre la participation d’environ 700 jeunes à chaque édition. « Pour la première édition, on a retenu 90 jeunes sur les 700 qui ont voulu participer et à la deuxième, 60 jeunes sur près de 700 promoteurs», indique le président Conrad Gbaguidi. A ce jour, 7 entreprises ont été mises en place et 10 autres s’apprêtent à être fonctionnelles pour la seconde saison.

Les phases de l’académie

Comme pour donner raison à Friedrich Nietzsche, avec la Boss Académie, ‘’Le génie ne fait rien que d’apprendre d’abord à poser des pierres, ensuite à bâtir’’. Ainsi, ces jeunes accueillis à l’académie passent divers tests et suivant des formations avant de se lancer dans la mise en place de leurs entreprises. Il y a des phases de sélection selon des critères bien précis, des phases de formations et enfin le suivi. Pour Conrad Gbaguidi, ces procédures ont été élaborées pour identifier les capacités des jeunes entrepreneurs afin de mieux les accompagner. Aussi, a-t-il dévoilé les 5 principaux critères de sélection : l’étude commerciale, l’étude technique, l’étude financière, la méthode de vulgarisation de l’image de l’entreprise et l’étude juridique du projet. « Dès le début, le dossier que le jeune fournit permet au jury d’avoir une idée sur son business plan, sur le projet déjà rédigé et sur le Cv de tous ceux qui sont dans le projet », révèle-t-il. Tous ces critères sont évalués devant les caméras, ce qui paraît souvent stressant mais passionnant pour les participants.

Chantal Adiko candidate de Boss Académie saison 2

« La présence des caméras nous a un peu stressé mais ça a contribué à notre leadership, et à une publicité sur nos produits. Personnellement, j’étais très timide mais l’académie a changé ma nature», confesse Chantal Adiko, participante de la deuxième édition. Abordant dans le même sens, Rodrigue Zitti avoue que la médiatisation de l’académie constitue une opportunité de sensibilisation des jeunes et en même temps un grand coup de pouce pour l’évolution des projets des participants. « Cela nous a permis d’avoir la force et l’énergie nécessaires pour avancer dans nos idées de création car, à des moments donnés et surtout face à nos proches qui nous découragent parfois, on a peur de ne pas y arriver », laisse-t-il entendre.

La Boss académie, un gage d’expérience

Academiciens en atelier

La Boss Académie, c’est toute une série de formations pour mener à bien un projet d’entreprise. Et au milieu des experts comptables, de grands opérateurs économiques et de jeunes porteurs d’idées d’entreprises, l’expérience ne peut qu’être au rendez-vous pour une meilleure construction du savoir. « La Boss académie est une bonne expérience. Non seulement j’ai appris à être plus autonome, mais aussi, à cause de son caractère social, j’ai appris la collaboration entre jeunes entrepreneurs. Aussi, j’ai appris beaucoup de choses sur la gestion d’une entreprise », indique Chantal Adiko. Ainsi, chaque participant a fait sa propre expérience et a démontré qu’il ne manque pas d’idées. C’est d’ailleurs ce qui permet à Rodrigue Zitti de révéler que les jeunes béninois ont de très bonnes idées mais la démarche et la méthodologie pour conduire à bon port n’existent presque pas. « Les idées d’entreprises, il y en a tellement, mais nous restons parfois dans des illusions. Nous sommes souvent portés vers les projets d’achat-vente alors que le vrai entrepreneuriat, c’est ‘’achat-transformation-vente’’ », précise-t-il.

Crie de cœur

Pour entreprendre, les difficultés ne manquent pas. Entre rigueur et pression que certains estiment excessives, les participants sont parfois stressés. Mais pour d’autres, l’académie a le défaut de ne travailler que sur l’image de l’entreprise alors que la production devrait être priorisée.

L’autre chose est que l’association Boss Académie elle-même manque de moyens pour son fonctionnement. « Je demande vivement aux autorités d’aider l’association Boss académie. Au vu de la qualité des idées des jeunes entrepreneurs, je vois qu’on a de l’avenir. Mais, il faudra qu’on nous donne un réel point d’appui et non un semblant d’aide », affirme César Akohoué. Pour l’appuyer, Conrad Gbaguidi confie : « En partenariat avec l’ordre des experts comptables, chaque jeune que nous identifions comme étant prêt pour lancer son entreprise bénéficie du suivi d’un expert-comptable pendant un an sans facturation. Notre vision va plus loin, mais nous ne voyons pas le patronat béninois comme c’est le cas en Côte d’Ivoire depuis le début de l’aventure ». Il faut donc que le partenariat public-privé puisse s’intensifier et Conrad Gbaguidi dit garder espoir quant aux soutiens possibles à l’institution Boss Académie. Toujours, selon lui, il n’y a pas un meilleur système de rendement que l’entrepreneuriat car, a-t-il précisé, grâce à l’entreprise, les jeunes se mettent au travail pour créer de la valeur afin d’accroître leur indépendance et contribuer au budget de la nation.

Félicienne HOUESSOU

Boss p (Dm1-Félicienne)

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